CONFERENCES
Salle Louis Armand 2
5 septembre 2020
10 h 15- 10 h 30
10 H 30 - 11 h 30
Ouverture de la deuxieme journée par Matthieu LANCELOT
Matthieu LANCELOT
On oppose souvent le modèle médical et le modèle social du handicap dans la bataille des idées autour de l’autisme. Quand les uns parlent de déficiences chez les enfants et les adultes concernés, les autres parlent d’obstacles créés par la société. Mais faut-il pour autant en faire deux camps ennemis dans le discours de sensibilisation ? Ne sont-ils pas complémentaires dans les démarches vers la vie autonome ? Traducteur de profession et doctorant en sociolinguistique, Matthieu Lancelot présente son analyse des discours scientifique, journalistique et institutionnel autour de l’autisme au quotidien. Car ce discours nécessite une prise de recul souvent plus grande que ce que l’on croit.
11 h 30- 12 h 30
Tristan YVON, Laurent SAVARD, Djea SARAVANE
Un autiste + un artiste + un spécialiste
= Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l'autisme en osant le demander !
Tristan YVON, Djéa SARAVANE et Laurent SAVARD, trio joliment complémentaire se prêtent pendant 1 h au jeu des questions-réponses en alliant humour et expertise sur le ton qui leur est propre.
13 h 30 - 14 h 30
Stef BONNOT BRIEY
Stéf BONNOT-BRIEY est experte d’usage autiste. Elle est également professionnelle et militante associative (AUTISME EUROPE, HANDI-VOICE, PAARI). Elle œuvre pour favoriser l’autonomisation, le respect des droits, et la qualité de vie des personnes autistes de l’ensemble du spectre. Stéf a participé à divers travaux en France sur les politiques publiques de l’autisme : en particulier les recommandations de bonnes pratiques de la Haute Autorité de Santé. Elle fait partie du « Conseil national des troubles du spectre de l’autisme et des troubles du neuro-développement » instauré par le gouvernement français en avril 2018. Son parcours l’a amenée à croiser le chemin, interagir, et travailler avec des personnes autistes de tout âge et tout niveau de fonctionnement, ainsi que leurs familles et les professionnels les accompagnant. Elle intervient régulièrement pour expliciter le fonctionnement TSA, non en partant de ses conséquences mais de ses causes : le fonctionnement sensori-moteur et le mode de pensée. Elle explicite en effet le fonctionnement TSA, non en partant de ses conséquences (difficultés socio communicatives et comportementales) mais de ses causes : fonctionnement sensori-moteur et mode de pensée particuliers, les personnes TSA ayant une approche perceptive de leur environnement, aussi bien sur le plan matériel qu'humain. C'est donc avant tout via leur sens qu'elles appréhendent le monde qui les entoure. Au niveau de leur fonctionnement sensori-moteur, elles présentent entre autre des hypo et hyper sensibilités, des auto-stimulations, et un défaut de trans modalité, qu'il convient de bien cerner pour comprendre également leur mode de pensée et leur permettre de progresser et s’épanouir. Particulièrement investie dans le processus de participation citoyenne des personnes autistes de tout profil, elle œuvre pour la création d’un espace de mutualisation et transfert de compétences reposant sur des outils et dispositifs innovants. stefaspy@gmail.com
14 h 30 - 15 h 30
GNCRA
L’Éducation Thérapeutique dans l’autisme : présentation du programme pour adolescents et jeunes adultes autistes et leurs aidants « mieux vivre avec le TSA
Sur la base de l’identification précise des besoins éducatifs et d’accompagnement de nos usagers, nous avons mis au point un des premiers programmes d’ETP à destination de jeunes adultes avec un TSA et de leurs aidants. Il a pour objectif d’apporter des informations sur le TSA, de permettre aux participants d’interagir et de développer les compétences pour gérer leur quotidien selon leurs propres besoins.
Présentation réalisée par Élodie COMTE, monitrice-éducatrice, et Clémentine GALLOIS, psychologue
UDSAA : Unité de Diagnostic et de Soin de l’Autisme à l’âge Adulte, équipe associée du CRA Languedoc Roussillon.
16 h 00 - 19 H 00
HORS NORMES 1 h 55 mn
Projection du film suivi d'un échange avec la salle
Avec la présence de Daoud TATOU et de l'un des réalisateur sous réserve de disponibilité
A la fin de la projection sera remis à l'équipe du film au nom de l'association RIAU et de toute la communauté de l'autisme le RIAU D'OR pour ce très grand film.
Bruno et Malik vivent depuis 20 ans dans un monde à part, celui des enfants et adolescents autistes. Au sein de leurs deux associations respectives, ils forment des jeunes issus des quartiers difficiles pour encadrer ces cas qualifiés "d'hyper complexes". Une alliance hors du commun pour des personnalités hors normes.
On trouve chez toutes les personnes autistes des formes de communication singulières, allant de l'individu précocement verbal et doué pour l'apprentissage des langues à l'individu dont la communication ne passe que par le langage corporel et un répertoire restreint de sons oraux. Cependant, quelles que soient les apparences, toutes les personnes autistes éprouvent des difficultés à comprendre les autres et à se faire comprendre. La médiation par l'écriture peut permettre de contourner ces difficultés, tout comme l'usage du langage des signes ou des images. La portée quasi-universelle de l'écriture en fait un outil de choix, d'ailleurs très apprécié de la communauté autiste. Mettre cet outil à leur disposition aussi tôt que possible est donc souhaitable.
On peut cependant s'interroger sur les modalités de l'acquisition de la lecture et de l'écriture chez les personnes autistes dites très déficitaires. En effet, les méthodes d'enseignement sont surtout conçues pour des personnes qui maîtrisent le langage expressif (la parole) et réceptif (la compréhension de la parole). Comment se passe cet apprentissage pour les personnes autistes dont le langage expressif est absent ? Comment obtenir, chez ces personnes, des indices concernant leur niveau de compréhension du langage verbal ?
Pour les chercheurs et les pédagogues, l'étude de cas d'apprentissage spontané de la lecture par des personnes autistes mutiques apportera des éléments fondamentaux. Le parcours d'Hélène Nicolas, dite Babouillec, est exemplaire en ce sens car l'acquisition de l'écriture lui a permis non seulement une communication efficiente mais ses qualités artistiques indéniables doivent nous amener a reconsidérer nos préconçus sur le lien entre autisme et langage.